Retour sur la session 2 de la conférence de citoyens sur la phase industrielle pilote de Cigéo
Le vendredi 11 juin et samedi 12 juin, les 17 participants et participantes de la conférence de citoyens sur la phase industrielle pilote de Cigéo se sont retrouvés en Meuse/Haute-Marne pour la deuxième session de la conférence.
Lors de la première journée, les participants ont visité le centre de Meuse/Haute-Marne de l’Andra et notamment son laboratoire souterrain situé à près de 500 mètres de profondeur. Il permet aux scientifiques d’étudier la géologie du site et de mener des études et des essais nécessaires à la conception et à la préparation de la construction de Cigéo. Les citoyens ont également découvert la Halle de l’espace technologique, dans laquelle sont présentés des prototypes de conteneurs de déchets ainsi que des robots représentatifs de ceux qui pourraient être utilisés pour Cigéo. L’occasion de mieux comprendre comment pourrait se dérouler la phase industrielle du projet, de l’arrivée d’un colis de déchets sur site jusqu’à son stockage. Ces temps de visite ont permis aux citoyens de comprendre concrètement à quoi pourrait ressembler le projet (dimensionnement réel, taille des galeries, colis, technologies utilisées, conditions de travail…). Certains citoyens ont considéré « l’expertise observée rassurante » et permettant « de mieux comprendre la façon dont seraient enfouis les déchets ». Ils ont été également frappés par les contraintes propres au travail en galerie et ont relevé l’importance d’assurer des conditions de travail sûres et encadrées aux ouvriers afin de garantir leur sécurité.
Pendant l’après-midi, les citoyens ont pu approfondir la notion de phase industrielle pilote dans le cadre d’une séquence de formation avec comme intervenants :
- Pascal Leverd, Adjoint au directeur du projet Cigéo à l’Andra
- Aurélien Louis, sous-directeur à la Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC)
- Benoit Jaquet, secrétaire général du Comité Local d’Information et de Suivi (CLIS)
Cette séquence a permis aux citoyens de clarifier le rôle de la phase industrielle pilote. Elle sert à décider de la suite : arrêter ou poursuivre le projet Cigéo, comme précisé par Pascal Leverd. Benoit Jaquet a exprimé les interrogations du CLIS sur la notion de réversibilité considérant que l’enjeu réel était celui de la récupérabilité des colis.
À la suite de cette séquence de formation, quelques citoyens ont été missionnés par le reste du groupe pour aller à la rencontre de Jean-François Maréchal, maire de Saudron. Ils ont pu échanger avec lui autour des incidences du projet Cigéo sur le territoire et du rôle des élus locaux à ce sujet. Les citoyens ont notamment retenu : « l’existence de disparités sur la répartition des subventions », « la pluralité des impacts du projet sur le cadre de vie dont beaucoup lui semblent pénalisant pour la vie locale », « le sentiment que les maires portent à eux seul une forte lourdeur administrative », et enfin la complexité des concertations successives conduites par diverses instances.
Le soir, les participants ont assisté à une intervention d’Etienne Klein, physicien et philosophe des sciences, avec qui ils ont pu discuter de manière libre de la frontière entre opinions, sciences, et connaissances. Cette séquence a permis au groupe de se saisir les nombreux enjeux qui entourent la construction d’un avis éclairé et en particulier sur des sujets controversés, comme celui qui les rassemble. Les citoyens ont apprécié cet échange, certains l’ont considéré comme « interrogeant, formateur et questionnant ».
La matinée du samedi était consacrée à la rencontre d’acteurs locaux :
- Denis Stolf, vice-président du CLIS
- Benoit Jaquet, secrétaire général du CLIS
- Jean-Luc Gaillardin, conseiller municipal de Dammarie-sur-Saulx (55) et membre du CLIS
- Antoine Leconte, président de l’association Energic 52/55 (association d’entreprises locales)
- Florence Hutin Obara, directrice de l’association Energic 52/55 (association d’entreprises locales)
- Stéphane Martin, chargé de mission chez Energic 52/55 (association d’entreprises locales)
- Tiphanie Fontaine, membre du Groupe mémoire de Meuse/Haute-Marne
Cette séquence a permis aux citoyens de mieux appréhender la façon dont est vécu le projet Cigéo sur le territoire, à la fois positivement et négativement. Les intervenants ont abordé une variété de questions, notamment la préservation de la mémoire du site de génération en génération, les impacts économiques, les conflits locaux engendrés par le projet et pour certains, notamment les représentants des milieux économiques, la lassitude face aux violences perpétrées par certains opposants.
Pendant l’après-midi, les citoyens ont échangé avec Marie-Line Meaux, garante de la concertation post-débat Cigéo et Michel Badré, président de la commission Orientation du Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR). Cette séquence visait à présenter les principales questions de fond qui ressortent de l’écoute ou de la lecture, par les garants de la concertation post débat public Cigéo, des arguments du public et parties prenantes locales sur le projet Cigéo et particulièrement sa phase industrielle pilote. La séquence a également permis de resituer la question de la concertation sur la phase industrielle pilote dans le contexte plus large de la gestion des déchets de haute et de moyenne activité au travers de l’intervention de Michel Badré.
Enfin, les citoyens ont commencé à réfléchir à huis clos aux éléments clés qu’ils souhaiteraient développer dans leur avis et ont formulé leurs besoins d’intervenants à rencontrer et de sujets à éclaircir pour la journée d’auditions publiques qui aura lieu lors de la troisième session.
Le groupe se retrouvera pour la troisième et dernière session de la conférence de citoyens les vendredi 2, samedi 3 et dimanche 4 juillet à Paris afin d’auditionner, en public, des intervenants qu’ils ont souhaités interroger et rédiger leur avis sur la phase industrielle pilote de Cigéo.