Retour sur les intersessions de la conférence de citoyens sur la phase industrielle pilote de Cigéo
Au cours de la conférence de citoyens, trois séquences complémentaires ont été pensées comme un « pas de côté » par rapport aux autres sessions d’information auxquelles les citoyens et citoyennes du groupe ont pu participer. Retour sur ces trois moments :
- Vendredi 11 mai : « Comment savoir ce qui est vrai en sciences ? » avec Etienne Klein, physicien et philosophe des sciences.
- Mercredi 16 juin : « Le tryptique sciences/expertises/décisions politiques en démocratie à partir de l’histoire du contrôle du nucléaire » avec Philippe Saint Raymond, ingénieur général des Mines et auteur d’un ouvrage sur l’histoire de l’Autorité de Sûreté du Nucléaire (ASN), Hadrien Coutant, maître de conférences en sociologie, et Etienne Nouguez, chargé de recherches au CNRS.
- Mercredi 23 juin : « Les questions éthiques posées par Cigéo » avec Pauline Abadie, juriste spécialisée en droit de l’environnement et membre du Comité éthique et société de l’Andra, et Christian Gollier, économiste, directeur général de la Toulouse School of Economics.
Ces trois intersessions visaient à prendre de la hauteur par rapport au sujet qui réunit les citoyens, la phase industrielle pilote de Cigéo, pour initier une réflexion sur les enjeux éthiques, sociétales, ou encore économiques, que le projet Cigéo soulève et qui s’intègrent au cœur des réflexions sur le déroulement et les attendus de la phase industrielle pilote.
C’est d’abord lors de la session 2, durant laquelle les citoyens ont rencontré des acteurs locaux et visité le laboratoire souterrain de Cigéo, qu’ils ont échangé avec Etienne Klein sur la frontière entre opinions, sciences et connaissances. Cette séquence a permis au groupe de se saisir des nombreux enjeux qui entourent la construction d’un avis éclairé et en particulier sur des sujets controversés, comme celui qui les rassemble. Les citoyens ont apprécié cet échange, certains l’ont considéré comme « interrogeant, formateur et questionnant ».
Le groupe s’est ensuite retrouvé le 16 juin, lors d’une intersession en ligne durant laquelle ils se sont interrogés sur le tryptique sciences/expertises/décisions politiques. Ce sujet a d’abord été abordé par une présentation, par Philippe Saint-Raymond, de l’histoire de la création de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), permettant de mettre en lumière les éléments qui ont conduit à son indépendance, et le rôle qu’elle joue aujourd’hui. Les liens entre sciences/expertises/décisions politiques ont ensuite été questionnés dans le domaine de la santé, en ouvrant une réflexion sur le rôle de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
La mise en parallèle de deux domaines différents, et à distance du sujet initial qui les réunit, était à même de nourrir les échanges, et de s’interroger sur les besoins d’informations supplémentaires du groupe de citoyens sur les liens entre décisions politiques et gouvernance, sujets au coeur de leurs réflexions sur la phase industrielle pilote de Cigéo.
C’est à quelques jours de la troisième et dernière session que les citoyens ont participé à la troisième intersession, qui portait sur les questions éthiques spécifiques posées par Cigéo. Ces enjeux ont d’abord été illustrés par l’économiste Christian Gollier, à travers la présentation de l’évaluation socio-économique du projet Cigéo. Ce rapport présente différents scénarios possibles selon la croissance et la survenance de crise économique et/ou sociétale, et la solution de gestion des déchets radioactifs qui paraitrait la plus favorable selon ces scénarios. Pauline Abadie, juriste en droit de l’environnement, a ensuite présenté la notion d’éthique et les liens entre celle-ci et les différentes questions posées par Cigéo. Cette séquence a permis aux citoyens de réfléchir collectivement à l’ensemble des impacts potentiels du projet sur le long terme, à différentes échelles de temps et de lieux.
Les citoyens ont pu partager l’ensemble de leurs réflexions, et s’ouvrir à d’autres questionnements, lors de la séquence d’auditions publiques, qui a eu lieu la semaine suivante, avant la rédaction finale de leur avis.
La vidéo de l’intersession du mercredi 16 juin n’est pas publiable pour le moment car elle présente le résultat de recherches qui n’ont pas encore fait l’objet de publications.